Creepy

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Creepy
Pays Drapeau des États-Unis États-Unis
Langue Anglais
Périodicité bimestriel
Genre horreur, SF
Diffusion 146 numéros + 24 numéros ex. (1964 - 1983 & 1985)

(2009 - 2016)

Date de fondation 1964
Ville d’édition Philadelphie
1965 New York City

Propriétaire Warren Publishing
Directeur de la rédaction Russ Jones, James Warren

Creepy est un magazine américain spécialisé dans les comics d'horreur édité par Warren Publishing de 1964 à 1983. Si à l'origine le magazine est exclusivement en noir et blanc progressivement et occasionnellement des pages couleurs sont insérées.

Une adaptation française a été proposée par les éditions parisiennes Publicness (30 numéros de 1969 à 1976) et ensuite Triton (4 numéros) en 1978[1].

À la suite de la dĂ©confiture financiĂšre de la sociĂ©tĂ© amĂ©ricaine, les titres et personnages sont rachetĂ©s par Harris Comics. Ceci explique qu'un #146 ait Ă©tĂ© Ă©ditĂ© en 1985. Ce sera le seul essai, Harris prĂ©fĂ©rant se concentrer sur Vampirella.

Depuis 2010, c'est Dark Horse Comics qui détient les droits de Creepy et Eerie tandis que Vampirella est passée chez Dynamite Entertainment. En 2010, Dark Horse lance une nouvelle revue, moins dense (48 pages) que sa devanciÚre et avec une nouvelle équipe. Une publication assez erratique[2] laisse entrevoir que la revue n'a pas encore trouvé ni son public, ni ses marques. Surtout si on la compare la version initiale.

Outre des histoires trÚs souvent de qualité, les couvertures de la série originelle sont souvent réalisées par de grands illustrateurs comme Frank Frazetta, Richard Corben, Manuel Sanjulian, Ken Kelly, Vicente Segrelles, etc.

Les débuts[modifier | modifier le code]

Jeune Ă©diteur dynamique, James Warren a dĂ©jĂ  Ă  son actif une revue Ă  succĂšs, Famous Monsters of Filmland (1958). Mais la multiplication de plagiats plus ou moins rĂ©ussis de la revue[3] l'amĂšne Ă  vouloir diversifier son portefeuille de titres de presse. Il a dĂ©jĂ  tentĂ© de publier une pseudo imitation de Playboy, ce qui lui a valu de passer une nuit en prison[4]. Sa revue plus ou moins inspirĂ©e de Mad, Help! (1960-65), bĂ©nĂ©ficie de l'apport de Harvey Kurtzman mais bat nĂ©anmoins de l'aile. Warren pense donc revenir Ă  ce qui a fait son premier succĂšs : l'horreur.

Il s'adjoint dans ce but les services de Russ Jones pour ce qui va devenir une vĂ©ritable rĂ©volution Ă©ditoriale, le magazine Creepy. Creepy n'est pas soumis Ă  l'approbation de la Comics Code Authority qui l'aurait probablement refusĂ©[5] dans la mesure oĂč son format, son nombre de pages[6], son prix[7] et le fait qu'il soit en noir et blanc le distingue nettement des comic books traditionnels. Officiellement, le lectorat visĂ© est donc celui des jeunes adultes mais, de fait, la volontĂ© de James Warren est aussi de toucher les adolescents[8]. Le journal reprend Ă  son compte une formule assez classique dans le domaine de l'horreur, celle de l'hĂŽte prĂ©sentateur/narrateur. C'Ă©tait dĂ©jĂ  le cas sur bon nombre d'histoires, mais pas toutes, proposĂ©es par EC Comics dans les annĂ©es 1950, de mĂȘme qu'Ă  la tĂ©lĂ©vision dans la cĂ©lĂšbre sĂ©rie La QuatriĂšme Dimension (Ă©galement dans sa version comic) sans parler de `la revue Boris Karloff Tales of Mystery. Dans Creepy, ce rĂŽle est tenu par « Oncle Creepy Â».

Russ Jones réunit un aréopage de qualité. Il a notamment l'idée d'aller chercher d'anciens auteurs d'EC Comics pour leur proposer un nouveau projet dans le domaine de l'horreur. Bien des années plus tard, Warren fera remarquer que sur les 19 nommés au Will Eisner Hall of Fame de l'année 1998, 9 avaient travaillé pour lui. Dans cette équipe figure Archie Goodwin. C'est au départ un simple contributeur scénariste, mais qui prend du galon dÚs le #3. Lorsque Russ Jones donne sa démission à la suite d'un conflit avec Warren, Goodwin reprend son poste.

La période Archie Goodwin[modifier | modifier le code]

Quand il rejoint Warren Publishing, Goodwin n'a qu'une courte expérience chez Harvey Comics. DÚs le #1 de Creepy, il scénarise 3 histoires sur 7, 3 sur 5 dans le #2, etc. DÚs le #4, il devient rédacteur en chef de la revue.

Le premier talent de Goodwin comme rĂ©dacteur en chef est de respecter la trame et l'esprit de Russ Jones. La rubrique "Creepy's Loathsome Lore", sorte de Believe It or Not, est par exemple maintenue. De mĂȘme les adaptations de nouvelles fantastiques classiques qu'elles soient d'Edgar Poe ou de Bram Stoker par exemple vont continuer et mĂȘme s'amplifier. Dans l'Ă©crasante majoritĂ© des cas, ce sera d'ailleurs sous la plume de Goodwin lui-mĂȘme.

Si l'Ă©quipe comprend bon nombre d'anciens collaborateurs d'EC Comics, le ton de la revue est trĂšs diffĂ©rent. Le ton y est moins grinçant, moins sarcastique. le chemin de fer du journal est moins standardisĂ©[9]. Si les histoires font en moyenne 7 ou 8 pages (au moins au dĂ©but), c'est parce que telle Ă©tait la demande initiale. Pour autant le scĂ©nariste est libre de faire un peu plus long ou un peu plus court. Et si l'histoire est trop longue, elle reviendra dans un numĂ©ro ultĂ©rieur. Le premier d'entre eux est Adam Link crĂ©ation d'Otto Binder en pour la revue Amazing Stories. C'est d'ailleurs Binder lui-mĂȘme qui adapta sa crĂ©ation Ă  3 reprises chez EC avant de le faire plus longuement chez Warren[10].

À la diffĂ©rence d'EC qui eut rarement des hĂ©ros rĂ©current, Creepy et plus tard ses cousins dans l'horreur que sont Eerie et Vampirella auront des personnages rĂ©guliers. NĂ©anmoins comparĂ©e Ă  ses 'cousins', Creepy est la revue qui en aura le moins.

Archie Goodwin est réellement un boulimique de l'édition. Outre Eerie, il lance également une revue de guerre, Blazing Combat. Si le journal est une réussite artistique, c'est un échec financier car il est torpillé autant par l'armée américaine que par ses distributeurs[11].

MalgrĂ© la rĂ©ussite du magazine Eerie, la soliditĂ© financiĂšre du groupe est mise Ă  mal. Les relations entre l'Ă©diteur et le rĂ©dacteur en chef se tendent. Goodwin claque la porte (fin 1967) et Warren reprend pour un temps les rĂȘnes du journal. Lequel sera constituĂ© des histoires commandĂ©es, payĂ©es, mais pas encore parues et de plus en plus par des reprises. 1968 est une annĂ©e terrible, le groupe est Ă  deux doigts de mettre la clĂ© sous la porte. Warren tente le tout pour le tout et lance, baroud d'honneur, Vampirella[4]. Le succĂšs immĂ©diat de ce nouveau magazine sauve le groupe et donc Creepy. Dans cette tourmente Bill Parente a fait office de rĂ©dacteur en chef mais va bientĂŽt sonner l'heure de Bill DuBay.

La période Bill DuBay[modifier | modifier le code]

La fin d'une aventure[modifier | modifier le code]

Listes des personnages apparus[modifier | modifier le code]

Titres des histoires[modifier | modifier le code]

  • Angel of Doom
  • Dark Denizens of the Other World
  • Valley Of the Vampires
  • Madness In The Method

Collaborateurs[modifier | modifier le code]

Russ Jones, Bill Pearson, Joe Orlando, Archie Goodwin, Reed Crandall, Larry Ivie, Frank Frazetta, Jack Davis, Al Williamson, Roy G. Krenkel, Carmine Infantino, Alex Niño, Alfredo Alcala, Bruce Jones, Esteban Maroto, Luis García Mozos, Jaime Brocal Remohi, Rafael Aura León, Jose Bea, Isidro Mones, José Ortiz, Angelo Torres, Bob Lubbers, Steve Skeates, Gray Morrow, John Severin, Alex Toth, George Evans, Johnny Craig, Steve Ditko, Bernie Wrightson, Wally Wood, Dan Adkins, Frank Brunner, Rocco Mastroserio, Gene Colan, Ron Parker, Manny Stallman, Fernando Fernandez, Neal Adams, Norman Nodel, Tom Sutton, Rhea Dunne, Maurice Whitman, Clark Dimond, Terry Bisson, Vic Prezio, Ron White, Roger Brand, Albert Nuetzell, George Tuska, Hector Castellon, Bill Parente, Tony Tallarico, James Hagenmiller, Gutenberg Montiero, Richard Conway, Ernie Colón, Basil Gogos, Sam Lambrozo, David Joblin, Jose Velez, Jeff Jones, Will Brown, Bill Hughes, Carlos Prunes, Larry Todd, Roger Brand, Bill Black, Pat Boyette, Ken Barr, Kenneth Smith, Syd Shores, Bill Stillwell, Nick Cuti, Mike Royer, Clif Jackson, Dave Cockrum, Pablo Marcos, Charles Richard Grose, Phil Seuling, Richard Bassford, Richard Corben, Manuel Sanjulian, Ken Kelly, Vicente Segrelles, Frank Bolle, Enrich Torres, Felix Mas, Doug Moench, Kevin Pagan, Jose Bea, Rafael Auraleon, Adolfo Abellan, Gonzalo Mayo, Stephen Hickman, Leopoldo Duranona, Bob Larkin, Attilla Hejje, Kim McQuaite, Rudy Nebres, Don Maitz, Jose Mirelles, Tony Roberts, Peter Hsu, Jun Lofamia, Richard Courtney, Jose Nebot, Jeff Easley, John Ellis Sech, Noly Panligan, Terrance Lindall, Romeo Tanghal, Anton Caravana, Bill Draut, Lee Katz, Jim Laurier, Rueben Yandoc, Kirk Reinert, Pepe Moreno Casares, Duane Allen, Pierce Askegren, Gerry Boudreau, Romas Kukalis, Kim McQuaite, Patrick Woodroffe

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. ↑ Voir le site "ComicsVF" pour le listing des titres
  2. ↑ 4 # sortis en 2010, 2 en 2011, 2 encore en 2012 (comput arrĂȘtĂ© Ă  aoĂ»t 2012)
  3. ↑ Citons en vrac : Cinefantastique, Fangoria, Castle of Frankenstein, ...
  4. ↑ a et b (en) Jon B. Cooke, « The James Warren Interview Â», Comic Book Artist, no 4,‎ .
  5. ↑ Had I published Creepy as a regular comic book, the Code would never have allowed this material. They would have cranked up the Enola Gay for me. (Interview avec Jon B. Cooke)
  6. ↑ Au dĂ©part le magazine fait 48 pages contre 32 pour un comic book. Mais le nombre de pages de Creepy va bien vite augmenter et Ă©voluer en fonction de la santĂ© financiĂšre du groupe.
  7. ↑ 35 cents au lieu de 12
  8. ↑ Cf. The Warren Companion de David A. Roach et Jon B. Cooke -2001 Twomorrows Publishing
  9. ↑ Le processus Ă©ditorial traditionnel d'EC est de 4 histoires par numĂ©ro. La premiĂšre fait 8 pages, la deuxiĂšme 7, la troisiĂšme 6 et la derniĂšre 7.. Ce schĂ©ma sera presque toujours respectĂ©.
  10. ↑ 8 histoires parues entre le # et #15
  11. ↑ Interview de James Warren rĂ©alisĂ© en 2008 par Michael Catron in Blazing Combat -2009 Fantagraphics Books

Voir aussi[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

(en)

  • Creepy #1-145 (1964 - 1983)
  • Creepy #146 (1985)
  • Creepy #1-24 (2009-2016)

Articles connexes[modifier | modifier le code]

Liens externes[modifier | modifier le code]